Tilia Weevers sur les traces des landes de ses ancêtres …

Tilia Weevers

Tilia Weevers et Vincent Stockholm se sont rencontrés lors du tournage du clip de This is Alaska « Isbrytaren » (brise glace en suédois) en 2013. Elle avait créé les magnifiques masques d’animaux dans le clip et c’est tout naturellement que les deux artistes se sont rapprochés. En 2017, il lui demande de l’accompagner sur scène et elle fait maintenant  partie intégrante de son projet artistique Early Spring Horses.

Aujourd’hui, ils sortent « Tears of A Clown » la reprise d’une chanson de Smokey Robinson sortie en 1970 et vendue à plusieurs millions d’exemplaires. Le titre a été réalisé pour un concours de reprises réalisé par Sony cet hiver et ils perdent face à une version bossa à la guitare. (Histoire vraie, nous l’avons entendue).

Comme annoncé par les artistes, le titre et la vidéo ont été enregistrés sans soutien financiers, ni aide particulière, le résultat représente parfaitement l’univers des deux artistes, leur rapport spécial à la nature et aux ambiances intimes. La très belle voix  de Tilia est sublimée par les arrangements de cordes et la douceur de l’électro. Emballant, à écouter au casque !

En savoir plus : https://www.facebook.com/tiliaweeversofficial/

 

Myrkur, bientôt sur le trône de fer ?

Myrkur - Amalie Bruun

Il y a encore quelques années, la musique scandinave qui avait le vent en poupe dans nos contrée était plutôt indie, folk, ou encore distillait une musique à la croisée des chemins en s’hybridant avec les différents courants des musiques électroniques. Où sont passés les Efterklang, Sóley, ou encore Múm qui faisaient vibrer les salles de concert branchées en Europe il y a peu ?

Le monde à changé m’a lancé ma voisine, les éléments du ciel se rassemblent pour la fin du monde, la fin d’un monde, et l’hiver arrive bien qu’on puisse croire à l’inverse étant donnés les 40°C que nous avons eu ces derniers temps à Toulouse. Oui l’hiver arrive et apporte dans son vent du nord les nouveaux fleurons scandinaves prêts à envahir la planète, issus du dernier mouvement qui vend encore des disques et développe des artistes en dehors de la pop music : le Metal.

Myrkur n’échappe pas à la règle, leur univers sombre se développe sur cette scène métal sans pour cela s’en revendiquer, un peu comme une Chelsea Wolfe (qu’on adore ici). Il s’agit du projet plutôt personnel de la danoise Amalie Bruun, diva instrumentiste, belle et talentueuse,  qui raconte des histoires fantastiques et sombres à mi chemin entre les textes de Tori Amos et un épisode de Game of Thrones. Débuté à New York en 2014, c’est tout de même dans leur patrie natale et au Festival de Roskilde en 2015 que le groupe lance sa carrière après un premier Ep remarqué. Ils signent sur le label Relapse Records à Philadelphie et c’est fait. En France, on les croise au Hellfest en 2016.

Fort de leur 250 000 fans sur Fb, et d’un nouvel album en guise de passeport, Myrkur, (c’est presque à propos puisque cela veux dire « Obscurité ») va donc probablement envahir le reste du monde dès le 12 Septembre avec « Mareridt ». Il suffit de voir et d’écouter le premier extrait sorti il y quelques jours « Ulvinde ».

On découvrira le groupe live à Paris en première partie de Solstafir à l’Alhambra le 20 Novembre prochain.

Voici le trailer pour voir la belle travailler :

https://www.facebook.com/myrkurmyrkur/

https://www.myrkurmusic.com/

 

Purity Ring, en course vers les étoiles…

Purity Ring (credit : Carson Davis Brown)

Dans leur nouveau clip paru il y a tout juste un mois, Megan James chanteuse et moitié synthétique de Corin Roddick met en scène, au travers du travail de l’illustratrice Talullah Fontaine, un personnage qui s’engouffre dans un trou du sol. « ASIDO », titre solitaire paru au milieu de l’été pour fêter les 5 années de la sortie du premier album « SHRINES » (4AD) raconte une fois de plus une histoire surréaliste presque morbide mais surtout très elliptique ayant pour base la nature. Non pas la nature des petits oiseaux dans la forêts mais une nature sublimée où les corps ne font qu’un avec le paysage. Il est étonnant que le groupe ait eu autant de succès avec des thèmes si Victoriens, les golems, les fantômes, les sorties du corps dans leurs précédents albums alors que leur image depuis leur début semble plus légère. Quoi que…

Tallula Fontaine, responsable de cette image depuis leur débuts, n’est pas totalement une inconnue dans le monde de l’illustration, son travail est paru dans de nombreux journaux et magazines comme Vice ou Glamour. Elle est basée à Edmonton au Canada, patrie des Purity Ring et son travail d’illustratrice colle parfaitement avec l’univers du groupe. http://www.tallulahfontaine.com/

« ASIDO », s’engage dans une direction électronique plus aérienne que les titres des albums précédents et présage d’un nouvel album prochainement. Après avoir travaillé sur 3 titres du nouvel album de Katy Perry « Witness » (ne prenez pas peur, svp), les deux canadiens partiront en tournée avec la néo blonde et tutoieront enfin les étoiles qu’ils essayent de décrocher depuis leur deuxième album.

http://purityringthing.com/

 

 

 

VL « L’amour me travaille quand la haine prend le relais »

Vous avez peut-être déjà vu le nom de Valery Lorenzo au bas des photos de Dominique A, de Sylvain Chauveau ou d’insectes en groupe, mais vous avez peut-être moins entendu parlé de lui en tant que musicien, écrivant des textes à la sensibilité ténue et discrète.  Aujourd’hui VL vient de sortir un nouveau titre qui tourne en boucle chez nous depuis ce matin « L’amour me travaille quand la haine prend le relais ». C’est beau tout simplement et on ne pense à rien d’autre. Son minimalisme nous porte.

Virage pop pour St. Vincent

Après un album en compagnie de David Byrne des Talking Heads et une aventure cinématographique en tant que réalisatrice le temps d’un court métrage horrifique, Annie Clark revient enfin en annonçant une tournée pour St. Vincent, le Fear the future Tour, qu’elle accompagne d’un nouveau single.

Troquant les guitares incisives et les déconstructions soniques qui ont fait sa marque de fabrique, Annie Clark laisse exprimer son potentiel pop dans ce nouveau single New York qui fait la part belle au piano et à sa voix singulière. De loin l’œuvre la plus intimiste de son répertoire, le morceau rappelle que St. Vincent est une collaboratrice de longue date de Sufjan Stevens et de The National, ce que viennent souligner les arrangements de cordes et la batterie minimaliste, inhabituels dans la musique de l’américaine.

Peter Kernel fait du neuf avec du vieux

Peter Kernel, c’est un groupe de pop-noise canado-suisse, ayant notamment sorti deux très bons albums en 2011 et 2015 pour les labels Africantape et On The Camper. Le groupe revient aujourd’hui avec un EP acoustique accompagné d’un backing band, le Wicked Orchestra, et d’une nouvelle esthétique gothique « à la Salem » de toute beauté.

Le groupe clippe ici une version intimiste du morceau « Supernatural Emperors », où apparaissent harpe et harmonium, pour un résultat captivant, et au final plus proche d’une Jenny Hval que de leurs sonorités habituelles.

TORRES dévoile « Skim » sur 4AD

Mackenzie Scott, a.k.a TORRES, est une jeune artiste américaine originaire de Nashville. Pas tombée dans la country pour autant, la musicienne et son look no-gender balancent dans son nouveau single Skim un art-rock polymorphe et inventif terriblement efficace, quelque part entre Sharon Van Etten et St.Vincent. Nouvellement signée chez 4AD le temps d’un EP, TORRES prouve qu’elle a fait un bout de chemin depuis Sprinter, sorti en 2015.

De la nouveauté chez Chelsea Wolfe!

On l’aurait presque oublié, mais Abyss date déjà d’il y a déjà deux ans! C’est donc le bon moment pour Chelsea Wolfe d’annoncer son nouvel album Hiss Spun avec le single « 16 Psyche ». Ça sort toujours sur Sargent House le 18 septembre 2017.
Chelsea Wolfe sera en concert en France au Hellfest le 17 juin.

Live Report : This Is Not A Love Song! Festival, Jour 1

Jour 1 : Ou comment revoir ses attentes.

Se préparer pour un festival est toujours un moment d’excitation pour les amateurs de musique. Dès l’annonce des premiers noms de la programmation, on se plaît à organiser un petit planning au coin d’une serviette en papier, on se prend à rêver des découvertes qui pourraient nous séduire, on se questionne sur quel groupe aller voir en priorité quand deux horaires se superposent… Bref, on se construit des attentes.

Il faut dire que ces (hors-)temps de relâche, qui s’apparentent pour certains d’entre nous à des petites vacances, cristallisent beaucoup d’espérances. Soixante concerts en trois jours, répartis sur cinq scènes, en périphérie de la très architecturale cité de Nîmes, font du This Is Not A Love Song ! un lieu où ces espoirs vont justement exploser, et se confronter à la dure réalité de la vie en festival. Entre attentes et réalités, comment concilier nos envies avec les impondérables frustrants qui s’imposent à nous ?

Avant même d’arriver sur le très joli spot du Tinals, accolé au Paloma (la Smac de Nîmes), j’avais dans la tête ma liste de concerts à arpenter. De la même manière que le voyageur un peu peureux se fie à son guide du routard, j’avais fait mon choix a priori sur ce que j’allais voir, en me basant sur mes connaissances (lacunaires) des groupes à l’affiche. Pour le premier soir, outre les gros noms de Flying Lotus et Moderat, mes envies s’étaient portées sur trois groupes : Goat Girl, Andy Shauf et Alex Cameron. Comment digérer ma frustration quand je me rend compte qu’arrivé à 21h suite à un départ tardif, j’ai déjà loupé trois des cinq groupes que j’avais désespérément envie de voir. Je fais donc passer à la trappe The Make-Up de dégoût et en profite pour flâner autour du festival, et surtout récupérer les ustensiles nécessaires à tout bon festivalier : le pass Cashless pour pouvoir payer les consommations et les animations sur le festival, ainsi qu’une bonne bière blonde bien fraîche.

Je navigue donc sur le site du festival. Comme les années précédentes, le lieu se divise en 2 grands espaces, un intérieur et un extérieur. Trois salles sont présentes dans l’enceinte du Paloma : la Grande Salle (qui accueille les grands noms de cette édition) le Patio (une petite cour intérieure équipée d’une scène rudimentaire) et la Love Room (une espèce de club lounge où se suivent Djsets et karaokés). Dehors, entre différents foodtrucks et stands d’animations, sont disposées trois scènes : Flamingo, Bamboo et Mosquito (par ordre de taille décroissante). L’ensemble ressemble à une jolie plage aménagée avec quelques stands sympathiques (disquaires, bouquinistes, atelier couronne de fleur, hôtel de mariage, coiffeur…) qui donnent une ambiance estivale de bord de mer aux contours du Paloma.

Après avoir zoné un bon moment, je décide de ravaler mon amertume et me dirige vers mon premier concert de la soirée. Il est déjà 22h30 et Flying Lotus commence sur la scène Flamingo. Premier contact impressionnant avec le Djset du californien. Enfermé entre deux grands rideaux sur lesquels viennent frapper des projections vidéos, Steven Ellison, seul aux platines, s’acharne à déconstruire et broyer ses morceaux devant un public qui se densifie petit à petit. Si le set débute fort, une certaine lassitude s’affirme au fil du concert. À force de noyer le poisson, et de refuser au public la teneur psychédélique de son projet pour ne converser que la partie électro-trap plus destinée aux clubs, Flying Lotus s’enferme vite dans des gimmicks agaçants et peine à convaincre ; la plupart de ses morceaux terminant sur des anti-climax frustrants. Ajoutez à ça des visuels simplistes pas toujours de très bon goût et la diffusion opportuniste d’une bande-annonce de film dont il participe à la B.O en fin de set, vous obtenez la seule grande déception de ce festival. Autant vous dire que pour un premier contact, ça ne rassure pas.

Deuxième phase de déambulation. Suite à la déception engendrée par Flying Lotus (qui était une des grosses raisons qui justifiaient mon pass trois jours), je ne suis pas d’humeur à aller découvrir Chris Cohen ou Danny Brown, malgré les nombreuses recommandations de mes amis. Je traînasse donc mollement à travers les stands, décide de passer de la bière au coca afin d’être en mesure de prendre la voiture à 2h du matin à destination du Airbnb que l’on loue en centre ville et je me dirige vers la Love Room. Lumière tamisée et ambiance feutrée transforment la salle, où j’avais pu voir Moodoid pour un concert aussi épique qu’inattendu il y a quelques années, en une sorte de boîte de nuit champêtre à l’atmosphère bon-enfant. Je participe un peu à un karaoké de Creep hurlé par l’ensemble de l’auditoire déjà bien éméché (je rappelle qu’il n’est pas encore minuit) et je m’éclipse dès que l’occasion se présente (en l’occurrence, un des festivaliers qui tente une interprétation douteuse de Let’s Dance).

Retour devant la grande scène extérieure pour attendre Moderat, trio électro allemand et fusion des groupes Modeselektor et Apparat. Bonne pioche et l’impact attendu est enfin au rendez-vous. Le groupe commence fort et fait péter dès le deuxième morceau son gros single A New Error, soit le seul titre avec lequel je suis familier (désolé Reminder et Eating Hooks, mais j’ai du mal à retenir vos mélodies). Je me laisse donc porter pendant l’heure et demi de concert maîtrisée et puissante, sublimée par des Vjings et un jeu de lumières aussi créatifs que saisissants. Les deux heures du matin arrivent finalement très vite en compagnie du trio allemand, et ma présence sur cette cinquième édition du TINALS trouve enfin sa justification. Certains de mes amis essaierons de me faire regretter le set de Spring King (programmé au même horaire), mais rien n’y fait : Moderat est vraiment la première claque sans faux-pas que j’attendais tant. Ma petite liste en coin de serviette, si triste depuis mon arrivée sur le sol nîmois, se rassure donc. Oui, au-delà de la bonne ambiance et du soleil de plomb, il y aura des bons concerts ce week-end.

Bilan du premier jour

Vus : Flying Lotus, Moderat

Loupés : Goat Girl, Andy Shauf, Alex Cameron, The Growlers, The Make-Up, Chris Cohen, Danny Brown, Spring King, et le reste.

Claque : Moderat

Slowdive : Live Session pour NPR

Pour la radio américaine NPR, Slowdive interprète « Sugar For The Pills », le meilleur morceau de son dernier album. C’est dans le cadre des sessions « Field Recording », version un poil plus classieuse des « Tiny Desk Concerts » de la même station, que le groupe joue le morceau, en cercle et de manière intimiste, prouvant qu’il est aussi bon pour le gros son en salle que pour faire passer des émotions dans les conditions les plus sobres qui soient.

Pour connaitre notre avis sur leur dernier album, vous pouvez retrouver notre chronique ici.