JD Beauvallet et l’aventure Inrockuptibles (3/3)

 » Une musique nous travaillait au corps, il fallait qu’on la partage »

On ne présente plus JD Beauvallet, pilier des Inrockuptibles dont il est resté rédacteur en chef musique pendant plus de trente ans. À l’occasion de sa venue à Toulouse pour le Disquaire Day, il nous a accordé une foisonnante interview publiée sur notre site en trois volets.

Depuis près de quarante ans, Les Inrockuptibles sont les fers de lance de l’actualité culturelle dans la presse papier en France. Magazine à l’éclectisme dense et inégalé, ses articles oscillent avec agilité entre sujets brûlants sur la pop culture et références pointues confidentielles. Au gré de ses métamorphoses bimestrielles, hebdomadaires et désormais mensuelles, Les Inrockuptibles se sont sans cesse renouvelés, déployant toute une économie autour des Musiques Actuelles : un festival, un label, d’innombrables compilations… JD Beauvallet rejoint les rangs du magazine culte en 1986 et lui reste fidèle jusqu’en 2019, où il passe le flambeau à une nouvelle génération de journalistes habitée de musique. Dans ce dernier entretien, JD Beauvallet retrace pour nous des fragments de sa trajectoire au sein des Inrocks.

Tu as été rédacteur en chef musique aux Inrocks de 1986 à 2019, magazine influent dès ses début et encore aujourd’hui. Comment rester prescripteur au fil des décennies ?

L’éthique, c’était de ne pas se faire pousser dans les recoins par les maisons de disques. N’en faire qu’à sa tête. Écouter ses goûts, ses passions, et faire une couv’ avec les Pixies quand la logique aurait voulu qu’on en fasse une avec INXS. On a créé le magazine pour une bonne raison : il n’existait pas. Dans Passeur, je cite Björk qui dit « En Islande, si tu veux une chaise, tu la fabriques. » On a fabriqué notre chaise et ça aurait été vraiment dommage d’aller chez Ikea.

C’est ce qui explique le succès des Inrocks ?

C’est la curiosité qui a joué. Le sérieux et aussi le respect qu’on avait pour nos interlocuteurs. On a toujours essayé de faire des choses en dehors du journal : des coffrets, des festivals, des concerts. Le but du jeu c’était de partager au maximum tout ce à quoi on avait accès. Je pense que les lecteurs ont ressenti ce côté courroie de transmission. On n’a jamais fait ce journal pour s’enrichir personnellement. Il y avait une musique qui nous travaillait au corps et il fallait qu’on la partage.

Avec toutes ces activités connexes, Les Inrocks étaient une véritable extension du domaine des Musiques Actuelles.

Oui parce que très vite, on s’est rendu compte qu’on ne vivrait pas des Inrocks. Il fallait qu’on gagne de l’argent sans que ça altère le journal, trop sacré pour nous. Faire des concerts nous a permis de le protéger économiquement. Faire en sorte qu’il soit presque « pur ». Qu’il reste autarcique, comme à ses débuts. Ça reste une entreprise commerciale mais on ne voulait pas que le journal soit influencé par l’extérieur. On a entrepris des tas d’activités parallèles. On était un des premiers journaux en Europe à distribuer des CD systématiquement. Et puis surtout, on était une bande de copains, le but du jeu était qu’on travaille ensemble.

Ces compilations CD, n’était-ce pas également un moyen de s’emparer d’un support d’écoute qui allait devenir dominant dans les années 90 ?

Si, et ça nous permettait de sortir des disques qui n’existaient pas, avec le label qu’on avait créé pour faire des rééditions, Oscar. C’était cheap à fabriquer, on pouvait faire la maquette et le mastering nous-mêmes. Il n’y avait pas le côté démesuré du vinyl.

« I’m your fan », compilation de reprises de Leonard Cohen éditée par Les Inrocks, septembre 1991

Vous aviez une succursale à la rédaction pour vous occuper des CD ?

Non, ça n’était malheureusement pas aussi organisé que ça. On était peu nombreux, et on se partageait les journées entre différents boulots : amener les colis à la poste, réfléchir aux prochaines compilations, produire des albums… Pendant plusieurs années, on a mené une vie où on n’a pas beaucoup vu notre chez-nous. On passait notre vie au journal parce qu’on l’avait créé nous-mêmes et personne ne pouvait nous le voler. On voulait le protéger et pour ça, il fallait travailler sur ce qui allait financer cette pureté, notre obstination.

Vous avez créé le label Oscar parce que vous vous êtes aperçus que des trésors cachés dormaient dans le sous-sol des labels.

On avait une liste d’albums qu’on voulait ressortir qui n’étaient plus pressés depuis dix, vingt ou trente ans. Dès qu’on se renseignait auprès des maisons de disques, elles nous répondaient « on préfère ne pas vous donner les droits et que ça n’existe plus, plutôt que de rater une éventuelle sortie dans vingt ans. » Et les droits étaient compliqués à négocier pour elles parce que les ayants-droits avaient disparu ou n’étaient pas identifiés. À l’époque, les labels préfèraient s’occuper des compilations dance plutôt que d’un projet qui n’allait se vendre qu’à 2000 exemplaires mais qui pouvait changer des vies. Ils n’en avaient rien à foutre de changer des vies.

Ce qui a changé des vies, ce sont les compilations CQFD (Ceux Qu’il Faut Découvrir), en quête de nouveaux talents sélectionnés à partir de maquettes envoyées par des musiciens inconnus.

C’était l’exaltation du mois de décembre. Dans mon bureau à Brighton je recevais des caisses entières de maquettes reçues par la rédaction. Chaque jour, j’en écoutais plusieurs centaines. Je ne faisais que ça et je devenais complètement fou. Je parlais tout seul, hurlait. Parfois mes enfants rentraient dans mon bureau et je dansais tout seul au milieu des cartons… J’étais à la fois très seul et entouré de 6 000 amis. Ça permet à beaucoup de groupes de se révéler, aux jeunes qui en étaient à leurs débuts de gagner en confiance. Soudain, ils ont eu ce soutien des Inrocks qui leur a donné une petite notoriété et les a convaincus du fait qu’ils avaient peut-être du talent. Je croise souvent des anciens CQFD qui sont techniciens dans les salles, ingénieurs du son. Ça leur a donné la détermination de vivre de la musique.

Compilation CQFD 2002

Depuis quelques années, la presse musicale s’empare du mook. En juin 2021, la nouvelle formule plus dense des Inrocks emprunte à ce format. Comment expliques-tu ce phénomène ?

Avec Internet, on est dans l’urgence de l’écoute mais on a aussi besoin de prendre de la distance vis-à-vis de cette exaltation pour des analyses plus profondes sur la création. L’un ne va pas sans l’autre. Ce qui est plus compliqué, c’est ce qu’on avait avec Les Inrocks hebdo : un entre-deux à la fois trop lent et trop rapide. Le mensuel apporte un équilibre, parce qu’on peut vouloir écouter rapidement les nouveautés qui sortent et lire un papier de vingt pages sur Billie Eilish. Je pense qu’avec cette formule, Les Inrocks sont sur la bonne voie. Il y a une autre équipe, avec des jeunes. Quand il y a de nouvelles scènes, c’est important d’avoir de nouvelles façons d’écrire. Plus directes. Moins alambiquées. On ne peut plus écrire comme on le faisait dans les années 90. Et c’est intéressant de voir que d’anciens stagiaires, comme Carole Boinet, deviennent rédacteurs en chef. Ça prouve que le journal sait évoluer, grandir, et reconnaître les talents quand il y en a.

Tu fait partie de la dernière génération de critiques musicaux qui parlent des disques avant que les auditeurs ne les écoutent. Ne faut-il pas repenser la critique musicale à l’aune du XXI siècle ?

Si, complètement. C’est ce qui fait la force de journalistes comme Carole Boinet ou François Moreau, qui sont émancipés du moule Inrocks. Ils ont trouvé leur ton – peut-être moins littéraire, mais plus direct, concentré sur l’œuvre-même. Chaque mouvement musical permet l’éclosion d’une nouvelle critique musicale.

Premier numéro de la nouvelle formule mensuelle des Inrocks, juin 2021.

Un musicien peut créer depuis son home-studio au fond des bois, mais le journaliste a moins de latitude. Ne faudrait-il pas décentrer les rédactions culturelles hors des capitales ?

Je suis pour à 100 %. À une époque on a failli déménager Les Inrocks à Étretat parce qu’on pensait que cette distance nous serait bénéfique, mais il y a eu des exemples : Rock Sound à Clermont-Ferrand, Nineteen à Toulouse. Les gens ne comprenaient pas comment je pouvais être rédacteur en chef des Inrocks et habiter à Brighton, mais pour travailler, on n’a pas besoin d’être ensemble tous les jours.

Le mot de la fin : quels sont tes futurs projets ?

J’écris un livre sur mes rapports à l’Angleterre – le Brexit a brisé un truc chez moi. Quand j’ai une idée, je fais comme Lana Del Rey qui m’a dit « chaque jour j’attends patiemment au bureau. Si l’inspiration vient, elle saura où me trouver. » Je reste assis à mon bureau, mais pas trop longtemps, et ma muse vient. Et puis, comme je ne sais pas ne rien faire, j’ai mille activités. Je fabrique des lampes. J’ai besoin d’utiliser mes mains.

Ne manquez pas les deux premières parties de notre interview avec JD Beauvallet, où il nous livre ses secrets sur l’art de l’interview et partage sa passion pour la transmission.

JD Beauvallet, passeur de passions (2/3)

« Une chanson, ça condense une vie entière »

On ne présente plus JD Beauvallet, pilier des Inrockuptibles dont il est resté rédacteur en chef musique pendant plus de trente ans. À l’occasion de sa venue à Toulouse pour le Disquaire Day, il nous a accordé une foisonnante interview publiée sur notre site en trois volets.

La transmission. C’est le carburant qui alimente JD Beauvallet depuis l’adolescence. À treize ans, les chansons du Velvet Underground et de Lou Reed lui ouvrent les portes d’un monde aux horizons insoupçonnés. Dès lors, impossible de faire marche arrière. Sa curiosité insatiable l’imprègne des mystères de chaque album, livre ou film qui lui tombe sous la main. Lorsqu’il commence à écrire pour Les Inrockuptibles, il se fait une joie de partager inlassablement chacune de ses découvertes, avec un enthousiasme contagieux retracé dans son autobiographie Passeur (2021, Éditions Braquage). Dans ce deuxième entretien, il partage avec nous son regard sur la littérature, les mutations de la pop ou le revival post-punk.

Ton livre Passeur révèle à quel point la transmission est capitale pour toi. À partir de quand ta passion s’est-elle transformée en mission ?

Avec les radios libres. Le jour où il y en a une qui s’est montée dans mon quartier, je suis allé la voir pour faire une émission. Comme j’avais déjà une belle collection de disques, elle m’a proposé d’intégrer l’antenne le soir-même. Le premier disque passe et je réalise que ce que j’aime, c’est partager mes goûts. C’est là que je décide que ça sera ma mission sur terre. Chaque jour, 60 000 chansons sont mises en ligne sur Spotify, et il manque des passeurs. Nous avons besoin d’eux pour les écouter. Transmettre, c’est hyper important. C’est un privilège énorme que les gens adoptent un disque dont tu dis du bien. Quelle joie ! Ce sont des petits choix qui influencent une vie, la dévient un peu, souvent pour le meilleur. Ça rend les gens plus curieux, plus ouverts aux idées neuves.

Tu abordes souvent ton incorruptible enthousiasme sous l’angle de la monomanie. Un passionné en proie à l’exultation constante cache-t-il un malade en lui ?

Oui, il y a une pathologie. Les disques remplacent les amis qu’on n’a pas. Avoir une intimité avec une œuvre, ça peut être exclusif : même chez moi j’écoute la musique au casque. Ça force à vivre dans sa tête, contre l’extérieur. Il n’y a pas beaucoup de moments dans la vie où on a le droit de fermer la porte à clef. Et la musique c’est vraiment ça. Moi et mon casque on est un petit couple sympa.

C’est ton pseudo, JD, qui t’a permis de t’émanciper dans l’écriture. Créé-t-on mieux lorsque qu’on se choisit une autre identité ?

Sans ça, je n’aurais rien fait, je ne serais pas sorti de chez moi. J’étais réservé, angoissé, complexé. Il fallait que j’invente un personnage. Lou Reed n’a pas vu Jean-Daniel Beauvallet, ce garçon né à Montluçon qui a grandi dans la forêt et n’aurait pas osé le regarder dans les yeux. Plus que de l’émancipation, c’est de la création. Beaucoup de musiciens m’ont dit que sans personnage, ils ne seraient jamais montés sur scène. Le modèle absolu c’est Bowie qui en développe un nouveau pour chaque album. Des fois, il avait un peu de mal à savoir qui il était, lequel il devait endosser. C’est compliqué de sortir masqué tout le temps.

Tu as forgé ta plume en écrivant pour les fanzines Kakoo, Paresse éprouvante.

Paresse éprouvante je l’avais créé avec un copain styliste dont les vêtements n’intéressaient personne, tout comme la musique que j’adorais. Les fanzines, c’était un truc de rejetés, de parias. Une vengeance. Ça a un côté très militant.

Ont-ils joué pour toi un rôle prescripteur au même titre que la presse rock ?

Oui, quand j’allais chez New Rose je ressortais les mains pleines de fanzines. Nineteen était hyper important. J’aimais les titres avec un esprit de dérision, comme Trout Fishing in Leystonstone, quartier délabré de Londres, où il n’y a ni rivières ni truites (rires). À Manchester, j’achetais les fanzines de Dave Haslam, qui est devenu le DJ légendaire de l’Haçienda. Alan McGee, le boss de Creation Records, avait monté Communication Blur pour tous les groupes cultes qu’il avait révélé (Jesus and Mary Chain, Primal Scream). Et les fanzines anglais avaient un avantage que j’adorais, ils donnaient un flexi-disc ! Je les achetais religieusement et je me suis rendu compte que certains coûtent une fortune aujourd’hui. C’est curieux qu’un objet qui paraissait temporel et dérisoire ait pris une telle valeur. Les journalistes qui n’avaient pas trouvé leur place dans les journaux traditionnels ont monté leurs propres médias. Les Inrocks, c’était ça. Créer un journal qui n’existe pas.

Trout Fishing in Leytonstone numéro 03

Pour être un journaliste musical éclairé, faut-il rester un éternel adolescent ?

Il faut garder cette capacité d’émerveillement, une naïveté. Gamin, j’adorais les pochettes surprises. Je pensais toujours dénicher un trésor. Partir à la chasse aux 45 tours, c’est pareil… Quand je faisais CQFD (ndlr : compilations destinées à la découverte de nouveaux talents, constituées à partir de démos envoyées par les lecteurs des Inrocks), je recevais 6 000 maquettes. J’avais un mois pour les écouter, en veillant jusqu’à cinq ou six heures du matin. Quand tu tombes sur un groupe comme Cocoon, tu te dis « mais comment sont-ils passés à travers les mailles du filet, pourquoi est-ce que personne ne les as remarqués? » Tu te retrouves à chialer. Il y a la fatigue, la nervosité, l’exaltation.

Tu es aussi un grand lecteur de romans. Quels sont les livres qui t’ont appris à écrire ?

La vie d’un païen de Jacques Perry, une incroyable trilogie sur un jeune homme venu d’un milieu défavorisé qui devient un artiste mondialement connu. Je vénère Emmanuel Bove, George Hyvernaud, Charles-Ferdinand Ramuz. Ils ont un trait commun, c’est leur économie. Il n’y a pas un mot, une phrase de trop. C’est épuré, sur l’os. On sent qu’il y a eu un travail de soustraction phénoménal. Fondamentalement, j’aime les choses épurées, même dans la musique. Il n’y a pas de parasite pour se mettre entre l’artiste et mes oreilles.

Le journaliste musical n’est-il pas à la jonction parfaite entre musique et littérature ?

Si, parce que ça part d’une feuille blanche. Tout est à inventer. Il n’y a aucune limite. On peut débuter une chronique sur un groupe et ça finit en pensum sur la société. Dans L’Attrape-cœurs, Salinger écrit « L’ennui avec moi, c’est que j’aime quand quelqu’un s’écarte du sujet ». Et digresser, c’est l’histoire de ma vie. Je ne fais que ça. Passer de l’universel à l’intime, c’est une façon d’écrire que j’utilise énormément. Des fois le politique n’est pas là où on croit qu’il est. Une chanson, ça condense une vie entière. C’est de la musique, de la littérature, un scénario de film en trois minutes. C’est ça qui fait toute sa force et sa beauté. Si j’étais chargé de coller le sticker « Parental Advisory », je le mettrais sur tous les albums. Tous les disques sont dangereux. Ils peuvent changer des vies.

Dans Les années new wave, tu partages ta passion pour le post-punk, en plein revival. Ces nouveaux artistes entrent-ils en connexion avec des sonorités et thématiques actuelles ou réécrivent-ils la musique qu’ils aiment ?

Il y a de tout. Certains singent ce qui se faisait à l’époque et sont dans le film de costumes. D’autres, comme Gwendoline, utilisent des techniques de production très stratifiées, qui viennent de la dance, du R’n’B. Ce ne sont pas celles qu’on utilisait avant. Je suis séduit quand des artistes s’inspirent de cette scène-là, mais avec une dynamique, une façon d’écrire actuelle. Si ça parle tant aux gamins maintenant, c’est parce qu’ils se retrouvent face aux même ennemis. Les sources d’angoisse sont vertigineuses. J’aimerais pas avoir vingt ans aujourd’hui. Gwendoline, c’est la bande-son idéale de ce monde confus et chaotique. Par contre, on manque un peu d’escapism. On avait Culture Club, Duran Duran. J’aurais rien contre un groupe un peu plus léger, qui mette du sucre.

Comment résumerais-tu tes années 80 à toi ?

Une impression de vivre dans un chaos permanent, mais un bon chaos, où on détruisait et reconstruisait sans cesse les choses.

Tu as écrit un article sur comment Lana Del Rey a renouvelé la pop. Quel est ton regard sur les mutations de la pop actuelle ?

Ce qui me fascine dans cette scène qui veut tout expérimenter, gloutonne de musique, c’est sa capacité à s’approprier des pans entiers de l’avant-garde. Lana Del Rey a apporté une dimension sexuelle qui manquait au R’n’B, de la subtilité dans une musique artificielle. Avec Billie Eilish il y a une cassure, un son neuf qui apparaît et dont on mesurera l’importance dans les prochaines années.

Quel est le disque dont on parlera encore dans cinquante ans ?

Random Access Memories de Daft Punk. Un sujet éternel de fascination. Ils ont senti l’air du temps et sont sortis de leur époque. C’est un groupe prodigieux pour moi.

Quel est le dernier son qui t’a marqué ?

Une sonnerie de téléphone Nokia, imité à la perfection par un mainate dans un arbre. Qu’un oiseau qui est censé symboliser la liberté soit lui aussi accroché à son téléphone, c’est hyper triste. Un tel clash entre la nature et la modernité, ça en dit long sur l’invasion de la technologie.

Ne manquez pas les deux autres parties de notre entretien avec JD Beauvallet où il nous livre ses secrets sur l’art de l’interview et sa trajectoire au sein des Inrockuptibles.