Les frères de la Cumbia frappent à nouveau : Los Guayabo Brothers

Si les buveries sur le quai de la Daurade énervent les voisins et les politiciens toulousains, elles peuvent créer aussi des interactions pour le moins très inspirantes. Los Guayabo Brothers en sont un bel exemple. En 2013, ils se rencontrent par hasard lors d’un apéro arrosé au bord de la Garonne, ils se rendent compte qu’ils sont tous musiciens et colombiens. L’un des groupes de cumbia les plus actifs de la scène toulousaine naît !

Après leur dernier concert détonant au Taquin, j’ai eu l’opportunité de creuser un peu plus le phénomène « guayabo ».  Petit entretien autour d’un chupito de rón  avec Arnulfo (flûtes, chant, percussions) et Juan Pablo (guitares), qui sont dans le groupe depuis les origines.

Arnulfo : Guayabo signifie « gueule de bois » en argot colombien. Alors Guayabo Brothers, ça évoque quelque chose de festif car c’est ce que nous voulons revendiquer, la fiesta !… De plus au début, on répétait tous les samedis, et comme les vendredis on partait faire la fête…bah, on arrivait toujours avec une gueule de bois énorme ! Voilà comment est né le nom.

Détrompez-vous, car même si l’ambiance est légère, le groupe ne laisse rien au hasard et maîtrise très bien la technique musicale de plusieurs instruments traditionnels. Contrairement à beaucoup de groupes actuels de la région, ils ne se limitent pas à faire des reprises, ils composent la plupart de leurs morceaux, toujours avec un savant mélange de trompettes, percussions afro-colombiennes, gaitas, et guitares psychédéliques !

Juan Pablo : Nous sommes actuellement en train de composer des nouvelles chansons pour un prochain album qui sortira enfin d’année, et vous pouvez en entendre deux en live ! « La Cumbia Libertaria » et « El Francés ».

Arnulfo : Nous nous tournons aussi vers des paroles plus engagées car les réalités sociales de notre pays et d’ici nous touchent, et ça doit forcément se voir sur notre musique… mais sans oublier notre côté festif bien sûr !

Le groupe a sorti son 1re album fin 2017, avec le titre obscur de Pachanga Mohanica, alors quand j’interroge le groupe sur les origines de ce nom, voici ce qu’ils répondent :

Juan Pablo : La « Pachanga » est à la fois un genre musical, une fanfare et les danseurs qui l’accompagnent. Le « Mohán » est un personnage lié à la rivière. L’album raconte les histoires revisitées de ce personnage à travers la fête, la « pachanga », qu’on amène au public. Notre musique étant une version revue du folklore colombien, avec des touches de rock, funk et salsa, les histoires que nous racontons sont le reflet de cette modernisation.

Vous pouvez écouter ce 1re album sur le site internet du groupe. Vous aurez le plaisir de découvrir une formation aux multiples influences, où l’ivresse de la fête se mêle à la poésie du quotidien et des histoires des hommes et des femmes latino-américains.

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crédit photo: Paul Gouezigoux

Humberto Pernett, grand fou du Carnaval de Barranquilla

Pernett - Photo by Johanna Guevara

En France, on aime Onda Tropica, Quantic, Bomba Stereo… Mais la fusion de l’ancien et du moderne, c’est lui qui l’a lancée au grand public. Humberto Pernett, c’est l’enfant espiègle de la musique colombienne. Depuis 2003, il compose et produit des mélodies traditionnelles avec des synthétiseurs, le tout mêlé a du reggae, de l’électro et d’autres sons modernes. Zero tabous pour ce magicien qui a préféré la véritable création plutôt que de tomber dans la récupération commerciale de la Cumbia. Résultat : il a tourné dans le monde entier et enregistré 6 albums jusqu’à devenir le père de la musique fusion colombienne. Notre reporter Omar l’a rencontré lors de sa déambulation fêtarde au Carnaval de Barranquilla. Témoignage.

Quiconque est allé au Carnaval de Barranquilla, peut attester que l’on y perd son âme à force de danser avec les rythme afro de la Colombie. La journée, ce sont les défilés traditionnels avec costumes, batailles de mousse et chars, qui sont à l’honneur, la nuit, la ville se transforme en un festival de concerts éparpillés partout dans les rues. C’est dans cet entre-deux, à 20h, entre chien et loup, que je suis allé voir Humberto qui se reposait sur sa terrasse en compagnie de sa copine. En bon carnavalero, il avait défilé sur un char et décoré sa maison de têtes de morts énormes : le courant est passé tout de suite. Nous avons bien rigolé en parlant de musique, de tout et de rien, avant que je parte continuer faire la fête, avec la promesse de nous revoir dans un cadre plus sérieux pour faire une vraie interview.

Nous nous sommes revus à Bogotá la veille de son concert pour un entretien d’une vingtaine de minutes. Malheureusement mon enregistreur n’a pas résisté à mes périples caribéens de plages, sable et désert à 40 degrés et l’enregistrement s’est dégradé. Je ne peux que vous offrir la traduction de la manière dont il se présente sur son site internet et qui résume très bien les propos d’un musicien de cette taille :

« Je suis une personne qui appartient au milieu alternatif, ma musique est une alternative à ce qu’on entend à la radio, un échappatoire aux choses classiques, ordinaires. Ma musique est une contre-culture mais elle est accessible à tous car ses racines sont populaires »

Chose marrante en Colombie, quand vous allez à une soirée alternative, que ce soit sur la chaleureuse côte, ou dans la fraîcheur des villes des montagnes, vous aurez droit au hit Optimo Positivo, premier tube de Pernett, et qui est un véritable voyage électro-reggae dont le refrain est chanté par tous les jeunes colombiens. À écouter sans modération dans le lien ci-dessous.

Vous pourrez avoir accès à toute la discographie de la bête sur son site internet. Notamment son dernier album Siembra solo amor, qui mêle une house latino  composée de vieux synthés, gaitas, marimbas, maracas, et autres percussions colombiennes.

http://pernett.co/

PANGA NEBULA : La douceur de la Colombie

panga nebula photo

En direct de Bogotá (Colombie), par Omar notre correspondant !

Bogotá, connue comme ville des extrêmes, du bruit et du bordel, propose parfois des échappées mélodieuses qui peuvent surprendre mêmes les « bogotanos » les plus anciens. La Casa Kilele, centre culturel caché dans un quartier impopulaire est le théâtre de plusieurs de ces surprises. Je l’ai découvert à l’occasion du concert de Panga Nebula, un nouveau groupe qui fusionne musique traditionnelle colombienne et des sons électro incroyablement doux. Rencontre avec la nouvelle scène fusion.

On entre dans la salle et l’ambiance et tout de suite chill… Les gens sont installés sur des chaises, noyés dans une pénombre intimiste. Daiana, chanteuse de formation traditionnelle caraïbéenne (cumbia, bullerengue, currulao…) entame des paroles poétiques avec une voix douce et à la fois puissante dans la tradition de la musique afro-colombienne. Elle chante sur les compositions d’Orlando, basées sur des notes de guitare aériennes et des arrangements synthétiques. Je vous invite à revivre ce concert dans la vidéo de l’article car le public en est sorti captivé. Je sympathise avec le duo à la fin du concert. Le lendemain, entretien autour d’une pola (bière) pour parler du groupe et cette nouvelle scène colombienne.

D’où ça vient ce nom étrange de Panga Nebula ?

Daiana : « Panga » c’est un canoë en Colombie. J’aime ce nom car j’ai fait un parcours à travers les rivières et les mers, en même temps que nous nous sommes nourris de musiques du Pacifique. Alors Panga symbolise ces voyages géographiques et sonores que nous avons faits… Et « Nebula », eh bien nous ne nous proclamons pas de la musique traditionnelle, nous faisons une musique moderne, avec des instruments électro, des effets sonores… C’est un monde brumeux… Alors c’est comme si nous montions sur cette panga, que nous fassions ce voyage qui descend par les rivières, débouche sur la mer, pour finir sur les nuages.

Racontez-moi comment s’est passée votre rencontre, vous avez l’air de venir de mondes différents…

Orlando : Je viens du Rock et j’ai toujours aimé composer mais je ne suis pas à l’aise avec ma voix. On se connaît depuis un bon moment avec Dadia. On a fait la fête, on a participé à des buffs, et j’ai réalisé que j’avais enfin trouvé une voix qui me plaît. Nous sommes un duo mais nous faisons appel à d’autres musiciens pour interpréter nos chansons en concert et sur nos enregistrements… Ca fait 12 ans que nous avons commencé à étudier la musique traditionnelle, le bullerengue, mais ce n’est que maintenant que nous nous professionnalisons. Nous prenons notre temps, en essayant de ne pas trop nous prendre au sérieux, et sans nous inquiéter pour passer à la radio.

Daiana : après tant d’expérimentations, nous avons eu envie de partager nos chansons, car elles sonnent bien. C’est comme une berceuse pour l’âme et on en a besoin. Nos compositions sont l’histoire de ce pays, ce sont comme des contes, des hommages doux… On ne demande pas au public de sauter et sauter; la musique ça peut aussi nous caresser avec des mélodies simples.

Dans vos chansons, la partie traditionnelle est suave, mais les mélodies électro aussi, étonnamment. Vous pensez que vous êtes en train de créer quelque chose de nouveau ou que vous entrez dans une mouvance à la mode ?

Daiana : Tout a débuté il y a quelques années, quand les gens ont commencé à étudier la Gaita (ndlr: instrument typique du pays), à voyager à San Jacinto, apprendre avec les vieux maîtres, ensuite ils sont rentrés en ville et ont fait un mix avec batteries, funk, world music… On a un terme ici, assez généraliste qui désigne cette mouvance comme « nuevas músicas colombianas« . Il y a de tout là dedans, mais j’espère que notre projet est différent, car nous avons cette prétention de calme, où on n’a pas peur que les gens s’endorment. Et s’ils s’endorment, eh bien, qu’ils en profitent ! J’aime définir notre musique comme un « arrullo sonoro » (berceuse sonore).

Quels artistes colombiens vous pensez que nos lecteurs devraient absolument écouter?

Orlando: Panga Nebula !

Daiana : Sonidos Enraizados et Reef Records. Des labels qui ont enregistré in situ ou en studio des vieux artistes traditionnels dans les villages du pays. Grace à eux, le monde peut donc accéder à une musique qui est restée cachée longtemps. Le mieux, c’est de s’ intéresser à ces nouveaux labels qui font découvrir des artistes inconnus ou oubliés.

https://panganebula.bandcamp.com/

http://www.ibermusicas.org/pt/catalogo/9843

https://www.facebook.com/Panga-N%C3%A9bula-1796955313652165/

L’interview finit par un cadeau du duo, jouant en acoustique leur chanson la plus emblématique du moment, Aguas Claras, que vous pouvez écouter via le SoundCloud du groupe. Je vous laisse découvrir aussi les labels cités en interview, en attendant les nouveaux articles sur la scène colombienne !

Omar

Parlana part III / Interview

parlana interview

Notre chroniqueur Omar Wild termine son reportage avec une interview du créateur de Parlana :

Trois questions à Jody Vagnoni, créateur de Parlana.

Tu es Italien, comment as-tu eu l’idée de créer un événement tel que Parlana en Bolivie ?
J’ai vécu et voyagé dans plusieurs parties du monde et à chaque fois je cherchais à rencontrer les habitants du pays, car je savais que ma perception du pays, en tant qu’étranger, était limitée.
Je trouvais ce lien très fort entre un étranger et des locaux, car l’étranger peut changer son point de vue sur la culture du pays, et les locaux peuvent comprendre les questionnements de l’étranger.
J’appelle ce lien une « co-construction »… Puis j’ai atterri en Bolivie en tant que bénévole et j’ai connu beaucoup d’autres voyageurs qui cherchaient à communiquer. J’ai alors créé une réunion, comme un café linguistique en Europe, mais je voulais lui donner un nom original en Quechua, la langue locale. « Parlana » veut dire « parlons », sa sonorité est compréhensible par tout le monde. Cela a commencé tout petit mais ça a très vite grandi car je ne voulais pas limiter l’événement au simple échange linguistique; il y a beaucoup de belles choses cachées en Bolivie, je voulais que l’événement devienne une occasion de découverte de la culture… C’est devenu une grosse gestion qui jongle entre sortie culturelle et teuf! J’aime cette ambivalence entre le fait de se cultiver et se détruire. En Bolivie, aucun rendez-vous, même religieux ou autochtone, ne peut finir sans fête et sans destruction, fête et boisson.

Le tourisme de masse est très récent en Bolivie, avec des bons et des mauvais effets. Qu’en penses-tu ?
La Bolivie a un énorme avantage avec ses territoires que tout le monde connaît et ceux qui sont inconnus. Ce qui est connu, c’est une sorte de zone de confort, La Paz, Salar de Uyuni, le Lac Titicaca. Très peu de voyageurs vont dans les villages et les vallées. La plupart sont juste de passage et veulent enchaîner les pays d’Amérique Latine. Mais ce qu’on ne mentionne pas, c’est l’impact que ce pays a sur les voyageurs étrangers. La plupart viennent ici avec de petites attentes et repartent en ayant vécu une expérience bien plus riche que celle vécue dans d’autres pays. Ici on peut pratiquer un tourisme alternatif de bonne qualité car rien n’est encore systématisé et l’expérience vécue sera unique, où tout reste encore à découvrir et à explorer, par rapport aux autres pays du continent.

Quels sont les prochains projets de Parlana en Bolivie et dans le monde ?
La Bolivie est un pays énorme et il manque encore plein de services touristiques, comme les visites urbaines, la valorisation de la culture locale, le service personnalisé. Parlana est un service alternatif. Nous avons un nouveau projet qui s’appelle Parlana Experience et qui a déjà gagné deux prix comme meilleure start up en Bolivie. Il s’agit d’une plateforme où les résidents proposent de partager leur savoir-faire avec des voyageurs. Ces résidents s’appellent les « gurus ». Il y a le guru culturel, festif, sportif, explorateur, féru de gastronomie, artisan, spirituel, etc. Ces personnes ont leurs passions, leurs expériences et leur vision de la Bolivie, qu’ils veulent partager avec des voyageurs. Par exemple, je suis un « guru culturel » et je fais des retraites de cinq jours dans la vallée. Certaines agences proposent ce même type de services, mais elles n’ont pas un guru qui propose un service personnalisé, sur mesure, où il partage sa vie avec toi, et à un prix moindre, fixé par le guru… Ce n’est pas réservé qu’aux jeunes guides. Par exemple, un de nos bénévoles a fait découvrir le lieu de vie d’une femme paysanne avec qui tu vas récolter des légumes et cuisiner un plat, puis tu vas te baigner dans la rivière qui passe à côté de sa maison. Cette femme est devenue un « guru » depuis. Et ça n’existe ni dans une agence touristique, ni dans Trip Advisor, Lonely Planet, ou autre site.

Omar W.

Crédits photo: Adrian Cardozo

Parlana part II / Interview du DJ Santander

parlana bolivie

La suite des pérégrinations de notre chroniqueur Omar, en plein festival linguistique, une interview du DJ Marco Santander à la clef.

… Pendant les cris de minuit, la batucada anime les sauts du public et le Dj fait une pause. J’en profite pour monter sur la scène interviewer Marco Santander, le DJ qui a la responsabilité d’enflammer les gens avec son électro house teinté de sons tropicaux…

– Hey Marco, c’est quoi ton but comme DJ ?
– Mon but, c’est de jouer avec l’énergie du public. J’essaie d’impulser de la joie, de l’euphorie, pour que ça devienne un moment inoubliable.
– Toi qui es un jeune DJ, comment trouves-tu la scène nationale bolivienne aujourd’hui ?
– La production nationale est grandissante, surtout dans ma ville, Santa Cruz. Malheureusement on manque de soutien pour se produire. Il n’y a malheureusement que de la musique commerciale jouée dans les bars; nous les autres artistes, nous devons nous auto-produire et travailler dur pour nous faire connaître mais on y arrive.

– Pour nos amis voyageurs qui viennent ici, qu’est-ce que tu conseilles d’écouter ?
– Si vous venez en Bolivie, jetez une oreille sur la musique traditionnelle de la région amazonienne, car c’est celle dont on parle le moins. Ecoutez par exemple « el Trasnochador » une chanson folklorique de Santa Cruz avec beaucoup de sentiments et de sens ».

Je laisse Marco se remettre aux platines car la batucada vient de finir. Ici s’arrêtent mes interviews, le reste de mes enregistrements étant des cris d’excitation, je vous laisse imaginer… La Parlana aura réussi son pari, marquant une génération des 20-30 ans qui espérons, changera la manière de voyager des voyageurs d’aujourd’hui. C’est en tout cas un moyen parfait pour découvrir la culture et la musique du pays et je vous invite à assouvir vos élans de curiosité en cherchant des infos sur les groupes cités dans cet article et sur la Parlana, présente dans 4 villes en Bolivie, ainsi qu’en Argentine et Italie.

Retrouvez la suite des aventures, avec l’interview du créateur de Parlana.

Omar W.

Crédits photo: Adrian Cardozo – www.facebook.com/adriancardozofotografia

« Parlana » en Bolivie, échanges culturel et musiques festives !

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Si le nouvel an est une occasion pour fêter l’arrivée d’une nouvelle année pleine d’opportunités, pour les Musicophages et OMAR, notre chroniqueur aventurier bolivien ça a été l’occasion de vivre une expérience musicale unique au monde au travers de l’événement PARLANA, ou comment faire la fiesta à l’étranger entouré d’étrangers. Voici la chronique musicale et festive de notre baroudeur musical parti explorer les sons modernes de l’Amérique Latine, sur place svp!

Il y a en ce moment une mouvance qui va révolutionner nos manières de voyager dans le monde. Le collectif Parlana veut accomplir tous vos rêves de jeune voyageur: découvrir la culture locale, rencontrer les habitants, rencontrer d’autres voyageurs, faire la fête, faire des activités uniques et connaître des lieux qui sortent du cadre habituel des agences de tourisme.
Dans la ville de Cochabamba, en Bolivie, impulsé par Jody, un volontaire italien désireux que voyageurs et locaux se rencontrent crée en 2014 la Fondation Parlana, qui chaque mardi organise des échanges linguistiques dans les bars de la ville. Au départ on s’attend à un « café linguistique » où l’on va s’asseoir pour pratiquer son anglais… Que nenni! Jody a bien compris l’esprit de la Bolivie, où chaque événement se solde par un concert, une danse, et une bonne part de drague… la fête quoi. Et la formule colle parfaitement aux attentes des jeunes voyageurs étrangers qui ne rêvent que d’une chose, sortir de leur auberge pour rencontrer des gens et vivre une expérience unique. C’est pour nous l’occasion de découvrir la scène moderne du pays.

J’ai eu l’occasion de couvrir le « Parlana 2018 – New Year Experience », ou une énorme fête dans la campagne de Cochabamaba au Centre de la Bolivie, un camping, pas moins de 7 DJ de musique tropicale et électro, une batuccada ; le tout arrosé par un open bar jusqu’à minuit !

Armé de mon appareil photo, mon badge de reporter et mon dictaphone, je me suis lancé à la chasse de boliviens et d’étrangers désireux de partager leur point de vue sur la musique bolivienne et sur les rencontres des autres cultures.

La soirée commence doucement, les gens galèrent à planter leur tente dans l’obscurité (le soleil se couche à 18h30 en Bolivie). Alors je vais parler avec les organisateurs de la fête. Je tombe sur Tamy, jeune chilienne souriante, chargée de l’accueil du public. « Je suis du Chilli, mais je me sens comme une bolivienne, ce pays est génial ! » s’ exclame-t-elle. « A Cochabamba il y a un lieu pour chaque rang social, tandis qu’à Parlana nous sommes mélangés, et les participants savent qu’ils peuvent être eux-mêmes ». Confirmation avec Sheyla, cameraman de la soirée : « Pour les boliviens la Parlana ça veut dire pouvoir se connecter avec d’autres cultures sans avoir besoin de voyager, car tout le monde ici ne peut s’offrir un billet d’avion. Et cette année ça va être trop bien car il y a plusieurs dj pour les goûts de tout le monde ». Profitant que Sheyla tient son appareil, je me fais tirer le portrait par elle, et par Adrian, photographe officiel qui a eu la gentillesse de nous partager les clichés que vous voyez.

La soirée avance et lorsque le bar gratuit ouvre, tout le monde se rue dessus pour avoir son Chuflay (LE cocktail du pays). Je rencontre Ludivine, française, chargée de communication de Parlana : « Si vous venez en Bolivie, vous devez écouter de la Saya Afro, j’adore les concerts de Saya, c’est très traditionnel. Je vous suggère aussi d’écouter Crapula et Octavia, les meilleurs groupes de Rock du pays » (ndlr: Octavia est l’un des piliers de la musique actuelle bolivienne depuis 25 ans). Plus tard dans la soirée j’aborde des groupes de toutes sortes, boliviens et européens. Quelqu’un hurle au micro que la fiesta está bien rico (la soirée est trop bonne). Je rencontre Alejandro, franco-américain, ayant pas mal voyagé entre les continents :
« Je conseillerais aux français qui viennent dans ce pays de venir avec un esprit d’ouverture et d’humilité car les habitudes des boliviens sont très particulières. Je vous conseille d’écouter Azul Azul, qui et le groupe qui a créé La Bomba, un tube mondial. »

Retrouvez demain, la suite des aventures de notre chroniqueur Omar avec une interview du DJ Santander et du créateur de Parlana Jody Vagnoni.

Omar W.

Crédits photo: Adrian Cardozo – www.facebook.com/adriancardozofotografia