Beat K enchante les désenchantés

Cela fait déjà deux ans depuis leur single Home que  Beat K se fait attendre, l’album  sort chez les italiens de Riff Records le 23 février 2018.

Ce duo d’anonymes, Paul et Ringo 😉 nous ont donc mis l’eau à la bouche avec leur drumming ethnic, leurs claviers colorés et leur voix douce fluidifiant le tout. Ils sortent enfin de manière éponyme Beat K un disque élégant,  sans colères et tout en retenue, un travail d’arrangements pointus et de samples calibrés.

Les tambours ethniques de Baden Baden s’adressent d’abord au corps puis à l’âme avec ses nappes rappelant un des thèmes de Twin Peaks. Cha CHa Cha sonne les cloches d’une réminiscence electropop 90′. A new spring, deuxième bijou du LP, installe une atmosphère envoûtante, sorte de transe synthétique nous plongeant dans une mélancolie contemporaine. Yellow, avatar de Yellow Submarine, clin d’œil aux petits gars de Liverpool est résolument moderne. Salt Lake City, pop song cotonneuse apaise toutes pulsions. Teen, avec cette fois une invitée chantant sur une ballade mœlleuse entre le conte de fée et la mythologie dionysiaque. Bianca clôt (nos yeux) parfaitement l’album, un titre très confortable de piano solo teinté d’ambiant.

Le premier LP de Beat K permet de finir l’hiver, à écouter sous la couette ou dans les transports. Home nous plonge dans de l’électronica unplugged qui évoque à merveille le spleen urbain de notre époque.

François LLORENS

Catastrophe bienvenue

"la nuit est encore jeune"
photo de leur site

Il faut absolument découvrir Catastrophe déjà pour tous ceux qui avait loupé ce clip de dingue il y a un an, « Il y a une fête dans mon vagin » qui donnait déjà le ton : dada et arty. Ce collectif s’est créé en 2015 composé de membres variables autour de Pierre Jouan, musicien et compositeur principal et de Blandine Rinkel, écrivaine et chanteuse.

Objet musical non identifié La nuit est encore jeune se place sur le podium des lp inventifs en ce début d’année 2018. Ce disque baroque, bariolé et envoûtant additionne une somme d’influence et se démarque des projets indie en tout genre: Spoken word,  chant lyrique, choral, soul électronique, pop song bancale, etc.

Pour les membres du collectif, leur pari est réussi puisque leur souhait était que  » la musique puisse procurer des sensations, donner des envies »; c’est chose faite car on ne sort pas indemne à l’écoute du disque et surtout à la sortie de leur spectacle/performance.

Le disque concept La nuit est encore jeune est sorti le 19 janvier 2018 chez Tricatel (merci Bertrand Burgalat). Ce projet sort en parallèle de la sortie du livre-manifeste éponyme chez Pauvert.

Catastrophe décroise les jambes et croise les genres, mariage parfait entre sonorités ambitieuses et références poétiques.

François LLORENS

Smallville Tapes et le superman psyché-sensoriel

Stéphane Laporte aka Domotic quitte Clapping music et rejoint Gonzaï Record avec un cinquième album instrumental encore loin des dominations de l’industrie du disque. Smallville Tapes succède au superbe Le démon des hautes plaines, BO du court-métrage du même nom. Ce nouveau disque de psychédélices d’une durée de 36 minutes seulement hélas  fut enregistré sur un 4 pistes d’occasion dixit Laporte avec «de vieilles K7 achetées dans une station service avec du Carlos et du Kassav dessus ».

Adoubé par Forever Pavot, Domotic compose des bijoux d’orfèvre pop depuis 15 ans beaucoup trop discrètement. Sans forcément être un diggers, il faut absolument découvrir l’univers foisonnant de Stéphane Laporte, de par ses collaborations : Centenaire, Egyptology, Karaocake ainsi que la somme d’influences qui ressortent à l’écoute de l’album : François de Roubaix, Air, Gainsbourg, Chassol.

Les dix morceaux – aux titres aussi bien choisis que ceux des livres de Françoise Sagan – composent ce disque envoutant entre pop progressive et rock cinématique :  « Repos forcé », une (longue) introduction  à l’orgue, le gourou des claviers vintage nous plonge de suite dans son univers baroque, la messe est dite. « Luminosité variable », son Virgin suicide touche au cœur et apaise,  » cocktail étrange », imprégné de mélancolie fait des miracles, Domotic conclut avec « pierre angulaire » entre arpège souverain et mantra à la Melody Nelson.

Smallville Tapes ou comment ne pas tomber sous le charme  des compositions analogiques de Stéphane Laporte à la fois accessibles et sophistiquées?
Sortie similaire : Ojard « Euphonie ».

François LLORENS

Il est en KORTO pour les topitos?

C’est chez Six tonnes de chair que Korto sort leur premier ep éponyme.

Un 38 tonnes de kraut supersonique déboulant à plein régime sur les chants enlisés du rock français (en anglais).

Korto c’est bien plus qu’un un trio tatapoum prometteur,  leurs 7 titres nous attrapent par les cheveux et nous balancent sous leur rouleau compresseur : batterie galopante,  riffs mordants et basse entêtante qui nous feraient perdre des litres de sueurs rien qu’en headbanging. Premier essai et coup de maître avec une très bonne production hexagonale, il n’y plus qu’a attendre une tournée pour leur en payer une ou deux ou trois…

S’il ne fallait citer qu’une référence: RIDE évidement pour le chant nonchalant.

Leur clip Hot Rock

Album en écoute et achat sur leur bandcamp

François LLORENS.

Acetone au panthéon du slowcore

Le 22 septembre dernier Light in the attic a eu l’excellente idée de sortir une compilation  de titres tirés des 4 LP sortis entre 1992 et 2001 de Acetone.

Écouter: bandcamp, Deezer.

L’occasion de découvrir ou de redécouvrir un groupe cultissime et coolissime. Ce trio de Los Angeles a tourné avec The Verve, Mazzy Star ou Spiritualized mais malheureusement leur leader Ritchie Lee a mis fin à ses jours en 2001.

Souvent comparé au Velvet Underground, Acetone mériterait aussi d’apparaitre au côté de Low, Codéïne et Red House Painters dans les topitos du genre musical Slowcore.    François LLORENS

Spirit Fest par Spirit Fest

Spirit Fest by Spirit Fest

Esprit es-tu là ? Les premiers singles de Spirit fest accompagnent à merveille cet été indien. Un album nippon ni mauvais à la timidité étincelante et d’une naïveté étudiée.

Spirit Fest est né de la collaboration autour du couple japonais Tenniscoats. Ce sont joint à eux les allemands The Notwist, Jam Money et Joasihno. Tenniscoasts invitent depuis toujours d’autres musiciens à enfiler des splits comme pour le mémorable Two sunset 2009 avec les cultissimes The Pastels ou très récemment Raindrops avec Jad Fair et Norman Blake de Teenage Fanclub.

En attendant La sortie du LP pour le 10 novembre, le premier single Hitori Matsuri  sorti en août nous avait laissé présager avec ses arpèges doux de guitare et de piano épurés un disque propice à l’introspection. Le chant en japonais et la voix (trop ?) lascive et tout en retenue de la chanteuse provoque une atmosphère apaisante voire caressante. Un deuxième extrait en septembre Rain Rain puis un troisième single sorti début octobre River River qui débute cette fois par le chant de Markus. Ça coule et c’est cool, légèreté et camaraderie dominent ce disque ce qui donne un ensemble jamais ennuyant.

 

Morr and morr…

Spirit Fest sortira chez Morr Music le très bon label berlinois de musiques indé-electronica–dreampop-idm. C’est une rentrée bien vivante pour Morr qui a sorti en cette fin d’été l’excellent Dieter von Deurne and The Politics et leur très rock 90’ Nuclear Love. Morr music sort aussi Two Windows de Lali Puna adoubé fut un temps par Radiohead et donc cette fois sans Markus Acher mentor de The Notwist et ses infidélités musicales. François LLORENS

www.morrmusic.com