Lidwine de Royer Dupré « Chasse Proserpine »

Alors qu’elle avait annoncé qu’elle arrêtait la musique et qu’elle ne sortirait plus d’album, Lidwine de Royer Dupré revient avec un clip inattendu où sorcellerie et féminisme s’intriquent !

Quelle n’est pas notre surprise de découvrir un nouveau morceau de la chanteuse, alors qu’elle avait déclaré officiellement dans un communiqué que son album Alive, paru en 2017, serait le dernier! En effet, la multi-instrumentiste autodidacte prépare un EP qui sortira le 20 juin prochain intitulé Nocturne, où elle chante pour la première fois en français. Avec son titre inédit « Chasse Proserpine », le paysage sonore de Lidwine de Royer Dupré prend un tournant plus dark, où la folk céleste est laissée de côté au profit d’arrangements électro pesants.

La vidéo de « Chasse Proserpine » dévoile un monde mystique qui lui a été insufflé par la lecture de l’essai La Normandie romanesque et merveilleuse : traditions, légendes et superstitions populaires de cette province écrit par Amélie Bosquet. Les images en négatif peuplées d’ombres chimériques plongent le film dans l’abstraction, où défile une femme décoiffée, vêtue d’un long drapé blanc, se livrant à une danse rituelle qui possède toutes les caractéristiques d’un sabbat de sorcières. L’esthétique occulte de la vidéo transportera votre imaginaire dans les contrées chères au dessinateur et sculpteur Bill Crisafi, se nourrissant du folklore de la ville de Salem.

Plant Magic par le dessinateur Bill Crisafi.

En effet, lorsque la voix envoûtante de Lidwine nous assène de son phrasé lancinant – bien que se référant probablement à Proserpine, la déesse des saisons et de la chasse – c’est pour symboliser l’oppression dont ont été victimes les femmes pendant l’Inquisition et délivrer un message profondément féministe. Ainsi les paroles, toujours d’actualité, résonnent comme un hymne : « jamais la paix ne revient », « je suis la rugissante de vos nuits ». Lidwine nous transporte dans un monde habité de créatures légendaires et nocturnes prêtes à se fondre dans la réalité, qui raviront les fans de Chelsea Wolfe.

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http://www.lidwine.com/

https://www.youtube.com/user/LidwineMusicChannel

Saintes Glaces, la Mort du Dragon !

Lidwine, retirée des affaires musicales de son propre projet pour une autre aventure en Normandie où elle s’est installée avec son mari, refait surface avec un projet étrange porté par des maléfices normands et gothiques que l’on pourrait imaginer tout droit sortis de la série d’épouvante « Penny Dreadful » avec Eva Green. Les titres sont enregistrés à la maison avec son mari Rolando Torres Martin et c’est un pur bonheur d’entendre Lidwine chanter en français. L’enchantement opère.

« Le projet ‘Nocturnes’ est né de la lecture d’un livre paru en 1845 « La Normandie romanesque et merveilleuse », un recueil des traditions, légendes et superstitions du pays normand écrit par Amélie Bosquet, écrivaine et romancière engagée, proche de Flaubert. Les morceaux de ‘Nocturnes’ sont de libres interprétations et transpositions de certaines de ces croyances et figures mythiques envisagées sous un angle féminin. Certains contiennent des enregistrements de sons ambiants réalisés de nuit dans la campagne du Cotentin.

https://www.facebook.com/saintes.glaces/

Peter Kernel fait du neuf avec du vieux

Peter Kernel, c’est un groupe de pop-noise canado-suisse, ayant notamment sorti deux très bons albums en 2011 et 2015 pour les labels Africantape et On The Camper. Le groupe revient aujourd’hui avec un EP acoustique accompagné d’un backing band, le Wicked Orchestra, et d’une nouvelle esthétique gothique « à la Salem » de toute beauté.

Le groupe clippe ici une version intimiste du morceau « Supernatural Emperors », où apparaissent harpe et harmonium, pour un résultat captivant, et au final plus proche d’une Jenny Hval que de leurs sonorités habituelles.

Siouxsie and the Banshees : 7 titres qui ont influencé les 80’s !

Siouxie and the Banshees

Le 27 Mai dernier Siouxsie Sioux, chanteuse du célèbre groupe anglais Siouxie and the Banshees (qui vécu un temps dans le Sud Ouest de la France) a célébré son 60ème anniversaire !

C’est l’occasion parfaite de rendre hommage à un des groupes de Post Punk les plus célébrés de la terre, en vous faisant découvrir 7 titres emblématiques des 80’s sans lesquels la face du monde de la musique d’aujourd’hui serait vraiment différente.

1 ) HONK KONG GARDEN – 18 Août 1978

Classée directement n°7 dans les charts anglais et produite par Steve Lillywhite (Peter Gabriel, Rolling Stones ou encore Morrissey), la chanson s’inspire d’événements racistes impliquant des skinheads contre la communauté chinoise de Chinatown.

En raison de son côté plus « mainstream » que les autres titres issus des groupes de musique Punk de l’époque, Honk Kong Garden donne naissance au terme de « Post Punk », employé par la presse anglaise pour cataloguer ce nouveau genre musical à mi chemin entre la pop et le punk et ainsi définir la musique produite par des groupes comme Wire ou Joy Division. Siouxsie and the Banshees s’est rendu célèbre quelques moi auparavant en 1977 en enregistrant pour la BBC, deux « Peel Sessions » très remarquées alors même que le groupe n’est pas encore signé sur une maison de disque.

2) HAPPY HOUSE –  30 Mars 1980

Issu du troisième album studio  intitulé « Kaleidoscope », le titre dénonce les abus de la société de consommation. Budgie, batteur et compagnon de Siouxsie Sioux apporte au titre une rythmique unique et réinvente un son qui préfigure ce que sera la Cold Wave notamment grâce aux guitares de John McGeoch (Magazine, Visage, Public Image Limited). Dans le clip promo, Siouxie Sioux apparaît les yeux charbonneux soulignés de Khol et habillée d’un costume d’Arlequin rose et noir qui semble s’intégrer au sol de la maison dont la géométrie impossible fait penser aux motifs du peintre néerlandais M.C. Escher et renforce l’idée d’une situation illogique. Les jeunes filles de l’époque s’emparent du look de Siouxsie Sioux et ce style vestimentaire va envahir les rues de Londres et les magazines de mode tels que Vogue.

3) CHRISTINE – 30 Mai 1980

Continuant d’inventer les 80s en créant la plus belle des histoires de la musique anglaise et du féminisme dans la musique, elle revient avec un titre sur les personnalités multiples qui raconte l’histoire de Christine, une fille au 22 visages. Une chanson inspirée de l’histoire vraie de Chris Costner Sizemore, une américaine schizophrène dont l’histoire avait été relatée dans différents livres à succès à la fin des années 70. En ajoutant un Flanger M117R sur ses guitares, John McGeoch continue de parfaire l’identité musicale du groupe ainsi que sa renommée. Celui-ci quittera le groupe en 1982. A noter qu’il existe une reprise de Christine par les Red Hot Chili Peppers jouée en 2001 pendant le V2001 festival et une autre par Simple Minds sortie sur une compilation en 2009.

4) ISRAEL –  28 Novembre 1980

En 1980, Polydor décide de sortir un single non issu d’un album, et ce qui semble comme un suicide commercial va devenir un hymne et consacrer le groupe définitivement comme le fervent défenseur d’une musique sombre et mystique du début des années 80. En live, Siouxsie habillée et maquillée à l’égyptienne, emprunte les images du peintre Klimt pour parfaire son style. Elle électrise le public qui saute et scande avec elle « Israel… in Israel ». Comme Bowie avant elle, Siouxsie Sioux va emprunter aux arts visuels et à la peinture, son maquillage romantique, ses tenues vestimentaires années 30 et définir un style unique et reconnaissable qui survit toujours aujourd’hui au travers des groupes et des fans de musique gothique. Cette chanson consacre définitivement l’icône « pop » et la déesse d’un monde sombre.

5) SLOWDIVE – 1er Octobre 1982

Premier single issu du cinquième album studio « A kiss In The Dream House ». Le groupe incorpore pour la première fois de son histoire des arrangements de cordes sur plusieurs titres, et des sessions sont enregistrées aux mythiques studios londonien Abbey Road. Ce sera le dernier album enregistré avec le guitariste McGeoch et définitivement, l’album le plus « arty » de ce début des années 80. Enrichi de nombreux effets sur les parties vocales, et enluminé d’instruments plus classiques comme des cloches ou de l’orgue, cet album va définir un son et une démarche artistique que des labels indépendants comme 4AD vont s’accaparer.  Ce n’est pas innocent si le titre de cette chanson deviendra bien des années plus tard le nom d’un des groupes fondateurs du shoegazing…

6) DEAR PRUDENCE – 1984

QUIZZ : Sauras-tu retrouver qui se cache dans cette reprise des Beatles, issue de l’album Hyæna (version 2009) entièrement composé avec cet invité de marque ? (Réponse à la fin de cet article)

7) CITIES IN DUST – 18 Octobre 1985

Il s’agit du premier single extrait de l’abum « Tinderbox ». Ce titre renoue avec l’urgence et la musique Post Punk des débuts du groupe mais il va aussi marquer la fin d’une période et du son de la première moitié des 80s. En décrivant la fin de la cité de Pompei, sans le savoir, Siouxsie décrit la fin de l’âge d’or de la musique Post Punk. Derrière elle, les Cocteau Twins ou encore Dead Can Dance, propulsés par l’excellent label indépendant 4AD, sont allés bien plus loin dans la recherche d’une esthétique radicale et ont ainsi acquis le statut de demi-dieux d’une « Pop Arty ». Ils vont détrôner la déesse dans le cœur des amateurs qui va plutôt s’attacher, après 1985, à rendre populaire sa musique en la rendant plus accessible. Entre temps le poulain de Siouxsie Sioux, Robert Smith, son double masculin maquillé et coiffé comme elle, a conquis le cœur de l’Europe entière avec The Cure ….

Réponse au QUIZZ: Après avoir assuré l’intérim pendant quelques mois en 1979, Robert Smith prend une nouvelle fois le relais et devient à son tour le guitariste officiel des Banshees de 1982 à 1984. Il enregistre avec eux le single Dear Prudence, une reprise des Beatles qui sort en 1984 aux Etats-Unis et se classe rapidement dans les charts et compose avec Budgie et Siouxsie Sioux l’album « Hyæna »

Black Asteroïd feat. Zola Jesus

Brian Black aka Black Asteroïd qui a démarré sa carrière comme sound designer pour Prince à Paisley Park et qui a tourné notamment en première partie de Depeche Mode avec son groupe Motor vient de sortir un titre en collaboration avec la chanteuse neo gothique américaine Zola Jesus. Le dernier album de Zola Jesus « Taïga » date de 2014 était sorti sur le label anglais Mute records.