Smallville Tapes et le superman psyché-sensoriel

Stéphane Laporte aka Domotic quitte Clapping music et rejoint Gonzaï Record avec un cinquième album instrumental encore loin des dominations de l’industrie du disque. Smallville Tapes succède au superbe Le démon des hautes plaines, BO du court-métrage du même nom. Ce nouveau disque de psychédélices d’une durée de 36 minutes seulement hélas  fut enregistré sur un 4 pistes d’occasion dixit Laporte avec «de vieilles K7 achetées dans une station service avec du Carlos et du Kassav dessus ».

Adoubé par Forever Pavot, Domotic compose des bijoux d’orfèvre pop depuis 15 ans beaucoup trop discrètement. Sans forcément être un diggers, il faut absolument découvrir l’univers foisonnant de Stéphane Laporte, de par ses collaborations : Centenaire, Egyptology, Karaocake ainsi que la somme d’influences qui ressortent à l’écoute de l’album : François de Roubaix, Air, Gainsbourg, Chassol.

Les dix morceaux – aux titres aussi bien choisis que ceux des livres de Françoise Sagan – composent ce disque envoutant entre pop progressive et rock cinématique :  « Repos forcé », une (longue) introduction  à l’orgue, le gourou des claviers vintage nous plonge de suite dans son univers baroque, la messe est dite. « Luminosité variable », son Virgin suicide touche au cœur et apaise,  » cocktail étrange », imprégné de mélancolie fait des miracles, Domotic conclut avec « pierre angulaire » entre arpège souverain et mantra à la Melody Nelson.

Smallville Tapes ou comment ne pas tomber sous le charme  des compositions analogiques de Stéphane Laporte à la fois accessibles et sophistiquées?
Sortie similaire : Ojard « Euphonie ».

François LLORENS